Chaque année Parcoursup accueille de nouvelles formations. Cette année, le Ministère en dénombre 24 000, 24 000 formations accessibles après le bac, soit 3000 de plus que l’année dernière. On ne va pas se cacher, il y a beaucoup de formations qui ne sont pas de qualité, et qui ne proposent ni un enseignement de qualité, ni ne délivrent de diplômes reconnus. Comment s’y retrouver ?
La complexité de l’Enseignement Supérieur en France
A la différence de nombreux autres pays (où les universités se taillent la part du lion), la France se distingue par une diversité d’acteurs institutionnels pour l’enseignement supérieur. Il y a d’abord les Universités, souvent décriées, mais qui pourtant fournissent un enseignement de qualité et des diplômes parfaitement reconnus (notamment au plan international). Cela concerne les licences bien sûr, mais aussi des formations comme les DUT (Diplômes Universitaires de Technologie) en 2 ans, les DEUST (qui sont assez semblables aux DUT), les licences professionnelles ainsiq que les Bachelors Universitaires de Technologie, qui sont des DUT en trois ans pour faire vite), et quelques autres filières comme les double-licences ou certains autres cursus sélectifs. Toutes les universités sont publiques. On parle parfois d’Universités Catholiques, mais c’est un abus de langage : dans le droit, une université en France est forcément un organisme public.
Il y a les lycées qui proposent des études post-bac à travers les Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (CPGE) et les BTS (Brevets Technicien Supérieur). Certains sont publics, d’autres sont privés (avec contrat ou hors contrat).
Et, enfin, il y a un florilège d’institutions autres, d’écoles, certaines publiques, d’autres privées, pour lesquels il est très difficile de s’y retrouver. A côté d’écoles reconnues (par ex. les IEP, les « Beaux-Arts », etc.), il existe une myriade d’écoles aux statuts très divers, dont toutes ne fournissent pas toutes les garanties que les étudiants, et leurs familles, sont en droit d’attendre.
Diplômes, diplôme d’établissement, grade, et certification
Lorsque vous choisissez une formation, il est essentiel de s’enquérir auprès de l’établissement du diplôme que la formation permet d’obtenir. Seules les Universités et quelques autres établissements publics sont en mesure de délivrer des diplômes nationaux, reconnus partout, notamment à l’international. Parfois, certains établissements privés peuvent le faire, soit à travers des conventions avec des établissements publics (ou le Rectorat duquel dépend l’établissement en question). Ces diplômes sont délivrés par le Ministère de l’Enseignement Supérieur, et ils seront reconnus partout.
A défaut, les établissements qui ne peuvent pas délivrer de diplômes nationaux délivrent des diplômes d’établissement. Ces diplômes ne sont pas émis par le Ministère mais par l’établissement. En général (mais il existe quelques cas particuliers), ces diplômes ne sont pas reconnus par l’Etat explicitement, même si l’Etat habilite les établissements (notamment pour les établissements privés) à délivrer des diplômes d’établissement. Les diplômes d’établissements qui font exception et sont reconnus par l’Etat sont par exemple les diplômes d’établissement des écoles d’ingénieurs (qui passent par la Commission des Titres d’Ingénieurs), les diplômes d’établissement qui donne le grade universitaire (le « grade de master » par exemple) comme cela existe dans de nombreuses écoles de commerces, ou qui ont le visa du Ministère. Mais ce sont des cas particuliers, et par défaut, un diplôme d’établissement ne fait pas l’objet d’une reconnaissance par l’Etat. Il convient d’être extrêmement prudent sur ces questions lors du choix d’un établissement.
Certains établissements jouent sur ces ambiguïtés en matière de diplômes
Certaines écoles ne proposent des diplômes trompeurs de type « Bachelor » (car l’intitulé Licence leur est interdit), ou « Mastère » (car ils ne peuvent utiliser Master, ou « Master of Science », « MBA »). Leurs diplômes ne sont pas reconnus au niveau national. Certaines de ces écoles vont même jusqu’à utiliser un vocabulaire trompeur en utilisant le fait que leurs formations peuvent être inscrites au Répertoire National des Certifications Professionnelles, qui vise à reconnaître les titres à vocation professionnelle. Mais une certification au RNCP n’est pas un diplôme du supérieur.
En fonction de votre projet, il faut donc être extrêmement vigilant sur le type de diplômes auquel vous donne accès la formation que vous convoitez.
Sources : Blog du Lycée Saint-Louis, LesEchos.fr, Wikipedia